Lucien Baissard

Né le 15 décembre 1914, Lucien Baissard s’est éteint la veille de noël, le 24 décembre à l'aube de sa 98me année. Il y a quelques mois, le 16 juillet dernier, Lucien Baissard était élevé au rang de Chevalier dans l’Ordre de la Légion d’Honneur devant un parterre de personnalités et de dignitaires du monde combattants. Cette distinction récompensait le parcours d’un homme qui, entre 1940 et 1945 fut d’abord un soldat exemplaire, auteur de faits d’armes et d’actes de bravoure lesquels, en 1940, lui vaudront  l’attribution de deux croix de guerre ; puis un résistant volontaire qui participera à la libération du pays avant d’être affecté à la compagnie de garde du camp de Thol. Mais c’est aussi toute une vie consacrée au service des autres, commencée par un mandat de conseiller municipal, dès la libération, de 1945 à 1951, poursuivie par une carrière d’employé des collectivités qui vaudra à ce fils d’agriculteur, issu d’une famille de 11 enfants, la médaille d’honneur départementale et communale. De cette vie civile durant laquelle il aura assuré l’entretien des voies communales et de leurs abords, ainsi que l’environnement des édifices communaux et du cimetière, chaque chemin, chaque voie communale garde la trace. Lucien Baissard a en effet participé à l’empierrage de tous les chemins communaux et à la modernisation de la plupart d’entre eux devenus les voies goudronnées d’aujourd’hui. Il y a dans chaque route communale, des centaines de pelletées de pierre étendues par Lucien Baissard en un temps où les hommes n’avaient que leurs bras pour le faire. Ses bras Lucien en a souvent fait dont par amitié, pour d'innombrables services rendus ici où là, notamment lors des hivers, bien plus		rudes qu'au-jourd'hui, quand la neige envahissait les entrées et les chemins. Et puis cela s'est arrêté le temps du repos pour Lucien était venu. Mais pas de l'inactivité. Sa serre, son jardin qu'aux côtés de Franande son épouse il travaillait, ont occupé les années suivantes. Ses fils se souviennent d'un chemin tracé à la pierre entre la maison et le fond du jardin. Lucien avait déjà 90 ans. Et c'est lui qui avec son soup de main infaillible versait à l'endroit exact, juste la quantité qu'il fallait de gravier pour remplir les cavités. Mais c’est une vie aussi faite de discrétion et de modestie. A l’image des récompenses et des distinctions qu’il reçut, toujours sans protocole. Chevalier dans l’ordre de la légion d’Honneur, Lucien Baissard était aussi titulaire de La Médaille Militaire, de la médaille des blessés militaires, de la croix du combattant et de la médaille de Reconnaissance de la Nation. Ses funérailles auront lieu le mercredi 28 décembre à 14 h 30 en l’église de Saint-Bénigne. A sa veuve, Fernande Baissard, à ses deux fils Roger et Aimé à ses petits-enfants, notre journal présente ses sincères condoléances.