Elle ressemble presque trait pour trait à la
première Panhard-Levassor à moteur, fabriquée en 1891 par les 2 constructeurs français. Sauf que la Chamerandy dispose d’un moteur monocylindre Bernard de 1,5 à 2 cv, monté sur son
chassis arrière à structure bois. Tout d’ailleurs est en bois dans cette voiture, y compris certaines poulies. Le moteur, seul, et les éléments mécaniques : chaine, roue dentées pour
la mise en mouvement du véhicule, ainsi que le volant et son arbre à vis, sont en fer. Encore que…
La Chamerandy, c’est l’œuvre de Léon Martin. L’une de ses œuvres en tous cas, car Léon n’en est pas à
son coup d’essai. Une B12, une Traction avant Citroën, une C4, une KZ Renault, carrosserie simili, une B2, une Hotchkiss sont ressuscitées d’entre ses mains.
Dès que l’on parle mécanique, Léon devient intarissable. Motoriste, dans des grandes marques des années
40/60 comme Delahaye pour les coupés, Laffly pour l’utilitaire et le poids lourds ou encore Unic, il restaure en un tournemain les vieux véhicules que ses enfants lui
proposent.
Un vieux moteur, 4 roues, du bois et de l'huile de
coude...
Pour la Chamerandy, c’est autre chose. Léon Martin qui ne supporte pas de ne rien faire avait trouvé
dans un vide-grenier de vieux manuels sur les toutes premières voitures à moteur de Daimler, Benz, Dedion Bouton, Panhard, Peugeot, etc, des années 1880 à 1900. Des véhicules aux
carcasses de bois ressemblant au tout début à des calèches motorisées. Et Léon se mit en tête de fabriquer l’un de ces modèles. Impossible bien sûr de retrouver la moindre pièce
d’origine. Il lui a fallu tout fabriquer et faire preuve, souvent, de pas mal d’imagination en adaptant, en détournant de leur vocation des éléments du 21me siècle pour les adapter à un
véhicule d’il y a un siècle et demi.
Ses amis du quartier de Chamerande s’en sont mêlés lui apportant, qui un volant de botteleuse, qui la
chaine d’un monte-paille, les plateaux de bois, des roues de calèches, une poulie, des courroies, un coulisseau…
18 mois ont été nécessaires à Léon pour fabriquer le châssis en bois, monter la mécanique, les
transmissions, habiller la voiture… Les premiers essais viennent d’avoir lieu. Remarque, la Chamerandy n’avance pas plus vite que ses devancières de 1890 et fait tout autant de
bruit.
Mais pourquoi ce nom de Chamerandy ?
« Tous les copains qui m’ont aidé, ou presque, sont de Chamerande. Leur nom figure sur la plaque
avant de la voiture » répond Léon Martin.
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texte et photos charles
mathey.
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