Elle s'en est allée, discrètement. Elle ne voulait ni réception, ni pot d'adieu. Elle ne
souhaitait, tout au plus, que dire au-revoir aux enfants et à quelques parents.
32 ans pourtant, derrière les fourneaux, ça laisse des traces. Des générations d'enfants, devenus
des parents conduisant aujourd'hui leurs enfants à la porte de la cantine, ont bénéficié de la cuisine familiale, saine et équilibrée que leur préparait Mme Morel.
Pendant toutes ces années, c'est elle qui, quotidiennement, faisait les achats de viande et de
produits frais dans les commerces locaux. Qui préparait et mitonnait, le menu des élèves inscrits à la cantine et briquait les gamelles après le repas. Cela pendant une partie de
l'après-midi. Elle a confectionné jusqu'à 80 repas, et souvent plus à chaque jour de classe, avant que les élèves, venant d'Arbigny, ne rejoignent leur école récemment construite avec
Sermoyer.
En cuisine, Mme Morel avait une personne pour l'aider. Mais il lui a souvent fallu composer avec
les inscrits de la dernière minute, supporter les réflexions d'enfants pas toujours très bien élevés, les remarques désobligeantes de parents pas toujours très
éclairés...
Paulette Morel s'en est allée mais dans l'école, les derniers élèves qu'elle a nourris n'ont pas
voulu la laisser partir comme cela. Chacun d'entre eux lui a laissé un mot, son prénom, un dessin. Des fleurs lui ont été offertes, un cadeau…
Emue, tout de même Mme Morel. Aucun de ces anciens élèves ne veut oublier sa
cantinière.
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Paulette Morel
a nourri des générations d'élèves.
Elle qui ne voulait rien
laisser paraître de ses émotions a bien fini par se l'avouer, tout cela l'a profondément
touchée.
C'est Mme Maryse Pagnon, qui lui a succédé devant le piano. Avant de partir, Paulette Morel avait
pris le temps de lui transmettre un peu de son expérience et de son savoir faire.
Il lui reste un autre plaisir maintenant : accompagner Ran Tan Plan, la batterie-fanfare dans
laquelle toute sa famille, ou presque, époux, enfants et petits-enfants sont investis. Au-revoir Mme Morel et excellente retraite.
Par Ch. M.
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