Le dernier habitant de "La Folie", nouvelle de juin
Après le déboisement du début du 18me siècle, libérant les pâturages le long de la Saône, Jean Michel, un riche négociant
d'Uchizy, a fait élever la ferme de la "Folie" sur les terres d'Arbigny, alors annexées par les chazerots (habitants d'Uchizy). |
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décennies. Conçue pour affronter les caprices de la Saône, dans une architecture de « maison forte », elle disposait en étage sur ses ailes sud et Nord, d’immenses greniers à fourrage et à bois encadrant le logis des paysans (au centre). La « Folie » a, durant deux siècles, abrité des familles d'agriculteurs, tour à tour propriétaires ou métayers. L'un des derniers occupants, Henry Mariller, s'est installé là en 1933, avec son épouse. |
Né en février 1947, Robert Mariller, le deuxième fils d’Henry, a
vécu toute son enfance dans la ferme de la Folie. "Le syndicat d'élevage de Sermoyer, Uchizy et Arbigny, gestionnaire du domaine avait, bien avant la guerre de 39/45, embauché mes parents pour garder un troupeau de jeunes bêtes âgées de 1 à 3 ans. Un espace leur était réservé avant la fenaison. Puis, les foins coupés, l'immensité de la prairie était à leur disposition. A l'époque, la route départementale n'était qu'un sentier. Mon frère aîné, né en 1937, a dû grandir très vite pour venir aider mon père dans sa tâche. Ils se faisaient aider de deux chiens". Raconte Robert Marillier qui viendra, plus tard, renforcer l'équipe de gardiens de troupeau. Les Mariller resteront 30 années à « La Folie », un bail seulement interrompu par l’absence du père, pendant la guerre. "Dans la ferme il n'y avait ni électricité ni eau courante. Nous nous éclairions à l'aide de lampes à pétrole. Nous avions des lampes tempêtes pour nous déplacer à la tombée de la nui. Nous puisions l'eau d'un puits pour les besoins ménagers et la toilette. Par économie, nous ne la faisions pas chauffer. Seule commodité, un four à pain. Nous logions à l'étage à cause des inondations. Il y avait une grande et haute salle avec une immense cheminée d’où la fumée s’échappait. Nous avions du mal à nous chauffer. A l'automne, avec le brouillard, l'humidité |
![]() devant les ruines de sa maison natale. ![]() et son four encore debout (1983) |
ruisselant sur les murs de pierres, nous ne trainions pas, le soir, pour nous mettre au lit". Ce pont a été bombardé pendant la guerre et il est longtemps resté fermé (ndlr).
« C'est par la même voie, traversant la Saône et souvent en bateau, le vélo posé au milieu de
l'embarcation, que chaque matin je me rendais à l'école à Uchizy. Sauf au moment des crues, cela devenait trop dangereux". |
Exposition sur la Saône
A partir de ce dimanche 7 juin, à partir de 9 heures à la bibliothèque municipale.
La vie sur le fleuve et ses rives y est rappelée. Une documentation sur la ferme de la Folie, l'histoire du pont et des gués d'Uchizy peut être consultée.
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