2 avril 1957. L'information tombe au PC du 1/35° RI, cantonné dans les montagnes du constantinois.
Des ennemis ont été repérés sur le secteur de Zekrana. Une opération est aussitôt lancée.
Deux sections partent en chasse par les crêtes. Leur objectif est d’arriver sur le secteur avant l’aube et de se déployer.
Une troisième section, commandée par le sergent Roy se met également en piste avec pour mission de se placer en couverture.
Jean, un jeune sous-officier, commande l’un des 4 groupes de cette section.
Le secteur à boucler domine le djebel Sidi-Driss.
Le jour se lève sur un ciel bas. Battu par les giboulées, chaque groupe approche Zekrana par son objectif.
La section de Jean aborde le village et reconnait des mechtas complètement désertées.
L'anomalie alerte les soldats.
Ils n'auront guère le temps d'en savoir plus. Encore quelques mètres et le piège se referme.
Le message faisait état d'une quarantaine de rebelles, on apprendra plus tard qu'ils étaient près de 600 !
Un déluge de feu s'abat sur la section du sergent Roy et sur le groupe de Jean.
Le temps pourri perturbe les liaisons radio. Sans pouvoir communiquer, ni alerter les renforts, les 3 sections du 1/35° RI engagées dans l'opération sont prises dans la nasse.
Les groupes ont à peine le temps de trouver un abri. De s'aplatir, de riposter.
Jean ressent un choc violent sur la main, un autre sur la cuisse. Le sang perle à travers l'épaisseur du treillis. Il n'a pas le temps de s'arrêter, de s’interroger.
Il faut se défendre, se sortir du guêpier.
Touché à mort, le chef de section, Roy, exhorte les survivants à ne pas se rendre.
Les combats dureront jusqu'à la nuit. Le salut viendra du QG de compagnie dont le canon va tonner.
A coups d’obus de 105, il va desserrer l'étau.
Il faut alors tenter le repli. Vite.
Mais impossible de savoir qui est mort ou vivant, impossible d’appeler les blessés.
Dernier sous-off survivant sur le terrain, Jean est le dernier à décrocher. Il réussira à gagner la maison forestière de Gourmata.
A l’arrivée des renforts on comptera 25 morts dans les trois sections, 20 blessés, dont Jean et un disparu.
Aussitôt transporté par hélicoptère à l’hôpital de Philippeville, Jean apprendra plus tard qu’ils ont été 6, seulement à survivre, sur les 27 compagnons que comptait sa
section.
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Jean Massion
Le garçon disparu et dont on a jamais retrouvé le corps,
c’est Aimé Broyer
de Saint-Genis-sur-Menthon.
Quant à Jean le sous-officier,
vous l’avez sans doute reconnu. C’est Jean Massion,
natif de Saint-Bénigne.
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